Saint-Quentin (Aisne)  -  FRANCE

 

Vue de la rue de la Cathédrale.

 

 

               ...C'est le 28 août 1914 que les Allemands entrèrent dans Saint-Quentin: ils devaient l'occuper jusqu'au 1er octobre 1918. L'archiprêtre de la collégial était le chanoine Démaret, alors âgé de soixante-sept ans, dont l'héroïque conduite mérite toutes les admirations. Ni les vexations, ni les menaces, ni la déportation même ne purent venir à bout de son patriotisme et c'est grâce à lui seul que trois des plus précieuses richesse du chapitre, l'Authentique ou Martyre de saint Quentin, l'Évangéliaire de Charlemagne et le Martyrologe de la collégiale, manuscrits d'une valeur inestimable, échappèrent aux envahisseurs, qui mirent pourtant tout en oeuvre pour découvrir leur cachette. Jusqu'au 1er juillet 1916, la basilique fut épargnée par la guerre. Mais à cette date, un avion, français ou anglais, survolant la gare, fit sauter un wagon d'explosifs, ce qui provoqua une catastrophe effrayante : des maisons furent éventrées et incendiées, des bateaux coulés ou détruits sur le canal, des Allemands tués ou blessés par centaines. La ville entière avait été ébranlée et sept des grandes fenêtres de la nef ou du chœur de la cathédrale furent brisées.

           ...Après le 15 mars 1917, les 42.000 habitants furent déportés et les Allemands firent ce qu'ils voulurent. Le 15 août 1917, un incendie détruisait les combles de l'église. Les Allemands l'attribuèrent aux artilleurs français, mais, comme ils y avaient eux-mêmes installé des observateurs, des mitrailleuses contre avions et des observateurs et des téléphonistes - et peut-être même un dépôt d'essence - rien n'est moins prouvé que cette assertion.

          ...Enfin, le 1er octobre 1918, les troupes françaises du 36ème corps d'armée, commandées par le général Nollet, délivraient la malheureuse cité. Les vaillants soldats du 401ème régiment d'infanterie, sous les ordres du colonel Bornèque, en tête de la 133ème division, bousculèrent l'ennemi et l'obligèrent à une retraite précipitée. En pénétrant dans la cathédrale, ils furent indignés d'y découvrir, à tous les piliers et dans tous les murs, d'énormes cavités destinées à recevoir des explosifs pour faire sauter l'édifice, comme ils firent au donjon de Coucy. Un capitaine allemand du génie, de la 34ème division, avait été laissé en arrière afin d'accomplir l'infernale besogne, mais il fut arrêté à temps. Les constatations furent faites sur place par le général Nollet et, quelques jours plus tard par Clemenceau qui était venu visiter Saint-Quentin.

                                            

 

Vue de la rue de la cathédrale

 

Place des enfants de chœur. Transept de Louis XI de 1477 à 1500.

 

Suite...


Sommaire  /  Page Précédente