Rue Denfert-Rochereau

Saint-Quentin (Aisne)  -  FRANCE

 

En Mars 1919

 

                           ...Cette rue se trouve dans le faubourg Saint-Jean. Elle commence à la rue de Cambrai et fini à la rue de Vermand, au-devant de Monplaisir. Autrefois, on l'appelait la ruelle d'Enfer et avant la guerre de 1870-71, la rue d'Enfer. La partie de cette rue qui se rapproche de la rue de Vermand a portée le nom de rue de la Chapelle, à cause de celle qui se trouvait à peu de distance de là tout près du Cercle des Carabiniers. Un abreuvoir existait autrefois au milieu de cette rue. On pense que le nom de ruelle d'Enfer vient de ce qu'elle était impraticable par le mauvais temps, ou des batteries flamandes qui s'y trouvaient au moment du siège de 1557, et qui dirigèrent un feu effroyable sur la ville.

                          En 1840, elle était encore en si mauvaise état que Pierre-Louis Gosseu, le paysan de Vermand, l'appelait dans le «Guetteur» (journal de l'époque), la ruelle du Diable.

                          «...El' ruelle d'Enfer, disait-il, ch'est l'ruelle du Diable! et si no pove bourique y n'avoi po yau eine bonne queue, et pis si bien aoquée à sein dos, il y aroi péri la vie; puss' qui gnia yeu èque pass' queue, et pis ein tiot cose par s'areiles (chou qui foet vir qu'ed longues z'areiles cha pu coère ète eine ésuité quand cha r'quiet) qu'ein a peu l'saqué, aveuc bien du ma, d'hors ed' chés treus... Il y a nagié bel et bien longtemps, èche pove Martin aveuc mi d'sus sein dos, et meume qu'il y téguoi comme ein poussiu ; mais quand il a perdu sein veint, y s'a einfonchi et pis j'ai été forchi ed'nagier à mein tour... et j' pu vous dire qu'èche yau dé l'ruelle d'Enfer ch' n'est po d'yau caude!...»

                          Le 19 janvier 1871 au matin, le bas de la rue d'Enfer était encombrée de voitures appartenant à l'armée de Faidherbe. Le nom de Denfert-Rochereau a été donné après la guerre (1870-71) pour rappeler le souvenir du vaillant officier qui défendit la ville de Belfort contre les Allemands...

 

Denfert-Rocherau (Pierre - Marie - Philippe - Aristide).

Né à St-Maixent, département des Deux-Sèvres, officier et député français, fit campagne de Rome et la campagne de Crimée, et fut nommé lieutenant-colonel le 13 août 1863. Commandant supérieur de Belfort pendant la guerre de 1870-71, et promu colonel, il défendit cette place avec la plus grande énergie. Il fut promu au grade de commandeur de la légion d'honneur le 18 avril 1871. Une statue lui a été élevée à Montbéliard au mois de  septembre 1879.

Le colonel Denfert-Rochereau est mort à Versailles en 1878.

En 1884, une école municipale de filles a été fondée dans cette rue, à peu de distance de la rue de Châteaudun, vers la rue de Cambrai.


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