Histoire du lycée Henri Martin

(1853 - 1953)

Source d'après le livre "Centenaire de l'association des anciens élèves"

Imprimerie Raspail «L'Aisne Nouvelle»

(Part.2)

 

 

 ... Voici la salle des fêtes et conférences, telle qu'elle était avant 1914, la scène entourée de cariatides...

 

La Guerre 1914 - 1918

    Je passerai rapidement sur l'existence du Lycée à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle ; elle est sans histoire, comme celles des établissements heureux. La grande réforme de l'enseignement de 1902 y fut appliquée, comme partout ailleurs, sans difficultés notables et rien ne semblait altérer sa brillance carrière lorsque éclata la guerre de 1914. L'avance foudroyante des armées allemandes après la bataille de Charleroi mit Saint-Quentin sous l'occupation ennemie et celle-ci devait durer jusqu'en 1918. Il n'était pas question toutefois de laisser sans instruction les enfants et les jeunes gens de la ville. Aussi, dès la fin septembre, en l'absence d'enseignement officiel, trois professeurs du Lycée organisèrent-ils des cours de lettres, de mathématiques et de langues vivantes, qui commencèrent le 6 octobre et réunirent, au début, une quarantaine d'élèves.

 

    Ils eurent lieu d'abord dans les locaux de l'École de Dessin, puis dans l'étude de Me Labouret, avoué. Les élèves étaient répartis en trois classes : mathématiques, 1re et 2e, 3e et 4e réunies. Les trois professeurs, connus et estimés à Saint-Quentin depuis de nombreuses années, se dépensaient de leur mieux, encouragés par la commission municipale.

 

    Cependant, le proviseur, Monsieur Hantz, s'activait de son côté pour rouvrir le Lycée. L'édifice avait été réquisitionné dès le début de l'occupation par l'autorité allemande pour servir d'ambulance. Il fallait donc s'installer ailleurs. Après diverses démarches et le regroupement d'un certain nombre de professeurs, parmi lesquels les trois cités plus haut, qui rentrèrent dans le rang, le Lycée reprit son activité le 3 novembre dans les locaux de la Chambre de Commerce. Malheureusement, en janvier 1915, ceux-ci furent réquisitionnés à leur tour pour un casino d'officiers. On s'installa alors dans une usine, rue Villebois-Mareuil, mais en juillet 1916, on dut encore céder la place devant l'afflux des blessés, et se transporter dans les magasins de MM. Boudoux frères, fabricants de tissus, place Saint-André. L'année scolaire d'ailleurs ne devait pas s'achever : en février 1917, les établissements scolaires fermèrent par suite du manque de charbon, et les élèves de plus de 15 ans furent requis pour balayer la neige et casser la glace des ruisseaux... Peu après, l'évacuation de la ville fut ordonnée par les autorités d'occupation, et la population fut dispersée, stoïque, mais confiante dans la victoire finale, qui devait intervenir un an et demi plus tard.

 

Entre les deux guerres

    Après la tourmente, le Lycée reprend possession de ses locaux, détériorés, mais debout, et tout en pansant ses plaies, fonctionne à nouveau normalement, suivant les programmes alors en vigueur. En outre, il abrite à partir de 1922, l'ancien Cours Complémentaire Jumentier, que ne peuvent plus loger les bâtiments de l'Ecole du même nom, reconstruits grâce à la générosité de la ville de Lyon. Le Cour Complémentaire fonctionne ainsi pendant plusieurs années, en gardant son autonomie, l'entrée et la sortie des élèves se faisant par le boulevard Richelieu. Mais assez vite, le proviseur, Monsieur Henry, songe à une union plus intime. Quelques cours communs avec les élèves du Lycée sont tentés dans les disciplines scientifiques, et finalement, en 1930, le Cours Complémentaire est transformé en École Primaire Supérieur et annexé au Lycée. Au début de cette intégration, les élèves des deux établissements se regardent un peu en chiens de faïence, mais le Proviseur Dumonthay s'emploi à faire disparaître ces préventions.

    Il n'y a plus qu'une seule entrée et une seule sortie pour les deux établissements ; les élèves de l'Ecole Primaire Supérieure bénéficient du laboratoire des sciences au même titre que leurs camarades du Lycée. L'E.P.S. devait être par la suite, transformé en Collège Moderne, et celui-ci est aujourd'hui entièrement fusionné avec le Lycée.

Installation de la statue de Henri Martin

en juin 1933

Elle fut enlevée par les allemands en 39 - 45, comme l'avait été la précédente en 14 - 18

 

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