Histoire du lycée Henri Martin

(1853 - 1953)

Source d'après le livre "Centenaire de l'association des anciens élèves"

Imprimerie Raspail «L'Aisne Nouvelle»

(Part.3)

 

La guerre 1939 - 1945

    L'établissement devait connaître encore des heures sombres, au cours de la guerre 1939 - 1945. Je ne m'étendrais pas longuement sur cette période, qui est déjà historique, mais encore d'actualité, et que beaucoup d'entre vous, Mesdames et Messieurs, ont vécue. Mon prédécesseur, M. Pelmont, en a d'ailleurs fait le récit détaillé dans son discours de la distribution des prix de 1945. Je ne retracerai donc ici que les traits essentiels : en 1939 - 1940, les bâtiments du Lycée ayant été réquisitionnés pour l'installation d'un hôpital, le Proviseur Monsieur Ponceau, obtient l'immeuble de l'ancienne banque Théry, occupé aujourd'hui (en 1967) par la Caisse d'Allocation Familiales.

    Puis ce fut la débâcle, l'exode et l'armistice. Au retour, les deux Lycée étaient inutilisables, Mlle Roby, directrice, organise un Lycée mixte à la banque Théry et à l'École de la rue de Longueville, puis à mesure que les effectifs s'accroissent, on utilise le Palais d'Été et le Conservatoire. Au début, il n'y avait pas d'internat, mais on en improvise un au Conservatoire et à la banque pour les Normaliens, tandis que les Normaliennes sont logées dans des familles de la ville. la vie de l'établissement est difficile et compliquée par les tracasseries des occupants, qui emprisonnent la directrice de février à mai 1941.

    En 1942, arrive mon prédécesseur, M. Pelmont, qui reprend en mains le Lycée de garçons et le fait rentrer dans ses locaux, restitués par les Allemands. Les effectifs remontent, les bâtiments sont, au prix de grosses difficultés, remis en état ; le parc est défriché et aménagé en stade par les élèves eux-mêmes, sous la direction du professeur M. Lefranc.

Vestige du parc, un coin romantique qui disparaîtra.

 

    Puis, ce sont les heures troublées, mais triomphantes, de 1944, et la libération de la ville, suivie, en février 1945, d'une nouvelle réquisition des bâtiments, par les Américains, cette fois, et conséquemment, d'une nouvelle dispersion dans plusieurs écoles, à la Société Industrielle, à la Bibliothèque Municipale, au Conservatoire et à l'École de La Tour. Pour peu de temps heureusement ; à la rentrée de 1945, le Lycée récupère enfin ses locaux. Encore une fois, il a fallu des travaux de réfection et de remise en état et une réadaptation, mais elle s'est faite assez vite, et nous arrivons ainsi à la période actuelle, dont je n'ai rien à dire puisqu'elle est connue de tous.

    Je me bornerai, ici, à rappeler un seul fait : la brève et émouvante cérémonie, au cours de laquelle nous avons, le 10 novembre 1948, inauguré deux plaques commémoratives, offertes par l'Association des Anciens Élèves, et dédiées à la mémoires de nos Morts de la Guerre 1939 - 1945, cérémonie qui rejoignit à un quart de siècle de distance, celle qui avait été consacré en 1924, à la mémoire de nos Morts de la première guerre mondiale, et qui avait été présidé par un de nos anciens élèves, Gabriel Hanotaux.

    Je peux dire enfin que cette journée du 16 mai 1953 marquera, elle aussi, une date dans l'histoire de notre Lycée, et que le souvenir en sera conservé, d'une part par la plaque commémorative que nous venons d'inaugurer, et d'autre part par les signatures que je vous demanderai, M. le Ministre, ainsi qu'aux autres personnalités qui ont bien voulu rehausser cette cérémonie de leur présence d'apposer tout à l'heure sur notre livre d'Or.

Fin du discours de M. Chatelain

Proviseur de 1946 à 1954

 

    Monsieur le président André Marie, Ministre de l'Éducation Nationale, avais accepté de venir présider en personne cette cérémonie. Les autorités universitaires et les autres personnalités du département et de la ville assistaient également à la manifestation. Des descendants de Henri Martin, Gabriel Hanotaux, Édouard Branly avaient honoré cette journée de leur présence.

 


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